dimanche 10 juin 2012

Juste une ombre : le polar de la consécration pour Karine Giebel
Par Daniel Marois

Posté le 9 juin 2012



Juste une ombre de la Française Karine Giebel est un thriller époustouflant, remarquable de maîtrise. La lecture idéale pour lancer en grand la période estivale.

D’abord un mot sur l’auteure. Née en 1971, Karine Giebel en est déjà à son cinquième polar. Couverte de prix avec Les Morsures de l’ombre (son troisième titre), Elle fait paraître en 2012 Juste une ombre qui lui permettra d’atteindre la consécration.
Cloé Beauchamp est directrice générale adjointe dans une importante agence de publicité. C’est une jeune femme ambitieuse, riche, belle, intelligente. C’est aussi un enfant gâté que l’on prend un vif plaisir à détester. Mais sous cette apparence d’arriviste pimbêche se cache un être fragile et sensible. Une entité anonyme lui veut du mal. Encapuchonnée, jamais visible, l’ombre entre chez elle, perturbe son sommeil, la suit, la menace et l’agresse. Mais il n’y a jamais de preuves donc personne ne la croit et tous lui disent de consulter parce qu’elle souffre de paranoïa.
Le commandant de police Gomez est bourru. Un malotru avec ses hommes, sa hiérarchie, et ses clients. Il devient un aidant naturel avec son épouse mourante, révélant un amour infini. Devenu veuf, la vie n’a plus d’intérêt. Un jour, il croise Cloé sortant du commissariat ou pour la énième occasion elle est allée dénoncer le harceleur. Cette fois encore, personne pour souscrire à son histoire. Le commandant lui trouve une ressemblance avec sa défunte. Il est seul à croire que l’ombre est réelle et cache quelqu’un de malfaisant. Gomez découvre rapidement une autre femme, suicidée, victime elle-aussi, d’une ombre dont elle s’était plainte, en vain. L’histoire même de Cloé. Cependant l’ombre est bien trop puissante pour le policier…
Mené tambour battant, Juste une ombre est un polar terrifiant d’efficacité. Un thriller psychologique de haute voltige enrobé dans une fine écriture. Giebel sait maintenir un suspense jusqu’à la dernière ligne et nous sert en final un retournement horrifiant qui saura plaire aux amateurs de série noire.
L’auteure est arrivée à un tel brio qu’elle devrait dorénavant être mentionnée dans la même phrase qu’une Val McDermid. Ce n’est pas moi qui s’en plaindrai!

Karine Giebel, Juste une ombre, éditions Fleuve Noir / thriller.  26 avril 2012.  502 pages.