Dernier
polar avant la fin du monde…
Comme
si vous y étiez! En fait, vous y êtes… à quelques jours près. À peine le temps
requis pour lire ce polar, 12:21 de
Dustin Thomason. Entre opportunisme et récupération.
Il
faudrait vraiment être déconnecté pour n’avoir pas entendu les prophéties sur
la fin du calendrier maya. Les scénarios catastrophes abondent; un astéroïde,
une planète X frappant la Terre, un désalignement, un trou noir, bref n’importe
quoi et rien venant perturber notre quiétude à coup d’explosions, de tsunamis,
de séismes, etc. La dernière date apocalyptique que nous avions était le changement
de millénaire… Les « exégètes » de Nostradamus peinent à prédire le
passé… Mais les Mayas viennent à la rescousse avec une précision, une date, une
vraie : 21 décembre 2012.
À
quelques jours de la date annoncée pour la fin du monde, Chel Manu, pourfendeuse
des théories sulfureuses sur le sujet, est conservatrice au musée Getty.
Guatémaltèque d’origine maya, elle reçoit un manuscrit dérobé dans une tombe maya.
Le voleur, Gutierrez et son complice, Volcy, tombent brusquement malades. Le
docteur Gabriel Stanton soupçonne une maladie à Prion, transmissible par l’air,
sans vaccin ni remède. Chel pressent que la solution se trouve sur les lieux où
le codex a été volé, mais elle doit traduire les glyphes. Rapidement,
l’infection se répand. L‘état d’urgence est déclaré et Los Angeles mis en
quarantaine. La mort gagne du terrain et la population se révolte. Stanton et
Manu vont parvenir au Guatemala mais trouveront-ils la tombe, la cause et le
remède à temps?
Dustin
Thomason, dont c’est le second polar après La
Règle de quatre (2005), nous entraîne dans une course contre la montre. Il
s’agit d’un roman d’anticipation qui flirte avec la dystopie, une vision plutôt
noire de l’avenir.
La
fatidique date du 21 décembre étant toute proche, on peut considérer 12 :21 comme le dernier de sa
lignée sur le sujet.
Dustin
Thomason a voulu surfer sur la fin du monde trop annoncée. En s'appuyant sur
des faits connus plus ou moins bidon pour étayer son suspense, l’auteur peine à maintenir une crédibilité
nécessaire à l’intrigue. Il suffit au lecteur de ne pas
croire à ces histoires, et la vraisemblance du récit est perdue. Pourtant, si on
retirait du récit la fin du monde maya, le polar deviendrait passionnant.
Dommage car
il s’agit d’une bonne histoire, bien élaborée, mais en voulant l’associer au 21
décembre, Thomason a fait fausse route. Le roman escamote le véritable
enjeu : trouver un vaccin et freiner les pertes de vies. À cause de l’omniprésence
des Mayas et de leur calendrier, le thriller ne tient pas. Trop de bonnes idées
sont jetées dans le récit et peu approfondies, amenant le suspense dans une
impasse. Et parce que le polar est lié à la prophétie, il ne survivra pas à
l’éphéméride.
ATTENTION :
Date de péremption incluse.
Note : C'est le dernier texte avant ma disparition le 20 décembre
23h59.59999...
Après, si
j'ai survécu, vous aurez droit à un top 2012 juste à temps pour vos dernières
emplettes.
Dustin
Thomason, 12:21, Éditions Calmann-Levy,
novembre 2012. Traduction Pascal Loubet (12:21,
2012). 383 pages.