Cégep en délire: le Malphas de Patrick Senécal
Daniel Marois
Posté le 07/12/11 L’an 2011 s’achève sur une réconciliation. Si le polar québécois est rendu aussi loin dans son évolution que «Malphas-1» de Patrick Senécal le laisse présager, je couvre tous les titres et j’en redemande.
Julien Sarkozy est un professeur de littérature sans emploi, car aucun
établissement ne veut plus de lui. Aucun, sauf Malphas, un cégep situé dans le
bled perdu de Saint-Trailouin. Julien débarque donc dans le village et se rend
vite compte que, comme lui, les élèves et les professeurs de Malphas sont des
indésirables: on ne veut plus d'eux nulle part ailleurs. Dès le premier jour
d’école, un drame survient: un élève déchiqueté est retrouvé dans un casier.
Julien et Simon Gracq, apprenti journaliste au langage délirant, mènent
l’enquête.
Une investigation aux rebondissements extravagants, des policiers
stupides et un capitaine matamore. Des élèves en ratatouille dans des casiers.
Une vieille dame, réputée sorcière, vivant avec sa mère momifiée. Le tueur,
apprenti sorcier, et ses maléfices, des corbeaux qui assombrissent le ciel. Une
force maléfique à l’affût de sacrifices humains, et cette odeur infecte qui
s’exhale de l’école…
Patrick Senécal nous convie à un univers particulier. Sur un ton où
humour noir et ironie se côtoient, dans un polar farci de personnages
grotesques et fascinants. Entremêlant les situations loufoques et les
tragédies, à l’extrême limite du vraisemblable, il nous offre un polar
fantastique, servi dans une sauce truculente.
Chef de file de la littérature de genre au Québec, le prolifique auteur
poursuit avec brio son oeuvre. «Malphas-1: le cas des casiers carnassiers» est
le premier volume d’une série pour adolescents (mais tout aussi captivante pour
les adultes) qui s’annonce palpitante. On ne peut que lui souhaiter une
reconnaissance et un succès dans toute la francophonie.
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