James Keene:
rendez-vous raté «Avec le diable»
Daniel Marois
Posté le 12/10/11
James Keene est vendeur de drogues depuis son adolescence. Il est arrêté
en 1996 et condamné à dix ans de détention. Deux ans plus tard, le procureur
Beaumont lui fait une offre incroyable: une remise de peine en échange de
renseignements sur les victimes introuvables du tueur en série Larry Hall. Pour
y parvenir, Keene sera incarcéré à Springfield, l’un des pires établissements
pénitenciers des États-Unis.
À partir de ce synopsis alléchant, le duo d’auteurs, ignorant tous les
codes du genre, se lance dans l’introduction des protagonistes et lieux de
l’aventure. Et, enfin, après 75 pages de présentation, la véritable histoire
s’enclenche. Keene est dans la même sordide prison que le tueur Hall.
L’absurdité de l’hôpital carcéral nous prend à la gorge; c’est la prise de
l’étranglement. Et tout aussi soudainement, les auteurs relâchent leur emprise
et retournent aux préliminaires. Cette fois: le procès et l’appel du tueur en
série. Le roman devient un document, ponctué de descriptions interminables,
qu'on prend d'abord pour des tics d'auteur, mais qui s'avèrent plutôt être les
symptômes d'un talent romanesque déficient.
En bout de piste, le duo passe à côté de son sujet, trop obnubilé à
livrer un témoignage racoleur, à vouloir réhabiliter James Keene. Mais la
rédemption n’aura pas lieu. Revendeur de drogue, mouchard, Keene n’obtiendra
aucun aveu, mais sera libéré tout de même. Une finale sans suspense, en queue
de poisson.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire